Le bleu de la nuit

Théâtre: La scène se déroule à Neauphle-le-Château, chez Marguerite Duras. Elle cuisine. Elle accueille le public comme elle accueillerait Jacques Chancel pour un entretien radiophonique. Avec lui, tout refait surface : le Chinois, la mère, le barrage, la sauvagerie de l’enfance… Puis elle se poursuit dans le manoir du Breuil en Normandie, chez Françoise Sagan. C’est ici qu’elle séjourne avec quelques amis : Orson Welles, Billie Holiday, Juliette Gréco, Jean-Paul Sartre qu’elle emmène à toute allure en Aston Martin sur la plage au petit matin. C’est une nuit bleue déjà, beaucoup de rires, la parole va vite, aussi vite que sa voiture.
Reprenant les grands entretiens télévisuels et radiophoniques de ces deux grandes figures de la littérature, Caroline Darchen incarne ces deux femmes avec tant d’humour et de virtuosité, que l’on a envie de les (re)lire. À ses côtés, la musique en live de Tristan Ikor donne une résonnance particulière à ces vies foisonnantes.
Caroline Darchen chemine aux côtés de ses aînées tant aimées et les mots reviennent : ils disent le désir, la passion, l’écriture, la solitude. Elle dialogue avec chacune et dessine au plateau une troisième femme, une femme d’aujourd’hui en butte à une question : de quoi doit-elle s’affranchir pour être libre ?