Un shoot d’amour
Une chaise, un petit poste de radio, et Thomas Quillardet seul en scène : il ne fallait probablement rien de plus pour laisser toute la place aux paroles des soignant·e·s et des patient·e·s d’un centre d’addictologie où chaque journée est un recommencement fragile. L’acteur s’efface et se fait le relais des voix : cette femme alcoolique qui cherche à récupérer la garde de ses enfants, cet homme aux multiples rapports tarifés, cet autre dont les stratégies rivalisent de créativité pour trouver chaque jour de la cocaïne. Avec humilité se tricote un spectacle pudique et touchant où l’humain s’évertue à faire rempart à l’échec : celui des patients à décrocher, celui du secteur hospitalier à soigner, celui de l’artiste à diriger un atelier en milieu hospitalier. Un petit monde auquel on s’attache une heure durant.
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